La
fonction de thérapeute
Le
thérapeute occupe une fonction qui permet d’aider les personnes qui consultent à
entrouvrir davantage la perspective de leur chemin et s’y épanouir.
Dans
cette croissance et cette progression, l’efficacité du thérapeute se mesure à la
capacité que trouvent ses patients à devenir efficaces pour devenir
eux-mêmes.
Face
à la complexité des phénomènes humains qui nécessitent des connaissances
approfondies, notamment universitaires, le
thérapeute est par ailleurs capable de faire appel à différentes formes
d’inventivité et de créativité, dans le respect d’une rigueur conceptuelle,
tout en étant capable d’empathie, d’humilité, de congruence [1],
d’humour et de sincérité.
Dans
le dialogue interactif avec ses patients, il gère la pensée divergente [2] qui n’a pas peur des détours pour
appréhender les situations sous un jour nouveau avec souplesse et
lucidité.
La
relation entre le thérapeute et la personne qui souhaite améliorer le
déroulement de sa vie est le cœur même du mouvement qui apportera la
transformation nécessaire.
Le
lien qui se forme, entre le thérapeute et le consultant, dans une alliance
thérapeutique [3] réussie n’a
rien de comparable avec un lien social ordinaire.
On
entre ici dans une véritable relation où un fil relie deux êtres, un fil
invisible, immatériel et plus ou moins fortement présent même lorsque les deux
personnes ne sont pas en présence.
On
peut oublier bien des choses dans la vie, mais jamais le lien qui nous relie à
la personne au travers de laquelle nous avons grandi, aussi ai-je à cet instant
une pensée pour le thérapeute qui m’a appris à être simplement qui je
suis.
Lorsqu’entre
les séances je
traversais ma nuit, le lien était un fil pour supporter l’épreuve. Pour
donner une image, c’est comparable à l’alpiniste qui grimpe alors que son ami
lui assure la sécurité avec une corde. C’est
l’engagement, dans une complicité mutuelle, d’arriver à la construction du sens
afin de s’élever au-dessus des obstacles.
L’alliance
repose sur une implication affective, mais distante, sur une capacité d’empathie
et se fonde sur les changements qui s’opèrent dans une continuité de
progression. Cette
progression est un chemin à la fois intellectuel, émotionnel et
spirituel. Elle engendre la
restauration des capacités à communiquer, à aimer, à comprendre et à
construire. Elle
redonne à la vie un dynamisme d’action et de création.
Le
thérapeute a une fonction de « passeur », il ménage des transitions : d’une
pensée à une autre, d’une émotion à une autre, d’une conduite vers une
autre… Ce qui bien sûr est un
travail risqué puisque le thérapeute, comme le patient, s’expose à l’imprévu, à
l’indéterminé et à ce qui est ignoré.
Ce
risque est grandement diminué par la connaissance de l’astrologie étant donné
que l’astrologie permet d’appréhender les structures profondes de la psyché et
d’en avoir une carte.
Le
thérapeute est plus artisan que savant, plus ingénieux qu’ingénieur. À travers
lui la personne opère des ruptures vis-à-vis de ses habitudes mentales et
comportementales, ce qui va progressivement accroître la connaissance qu’elle
peut avoir d’elle-même, la conscience de ses forces et de ses failles, et sa
capacité à agir.
Le
thérapeute va modifier la pensée et les attitudes concrètes et ainsi favoriser
une manière d’être plus accordée à ce que la personne est vraiment, par-delà les
masques et les réticences de la personne au changement.
Les
qualités personnelles du thérapeute font partie des facteurs communs à
l’ensemble des méthodes qu’il emploie. De la vigueur de l’alliance
thérapeutique, de la motivation de la personne à changer dépendent l’évolution
d’une thérapie. Une
meilleure gestion émotionnelle, une meilleure estime de soi, l’acquisition de
nouveaux comportements positifs pour l’expression de sa vie, l’amélioration des
capacités d’introspection sont des acquisitions que fait la personne en cours de
chemin.
La
formation universitaire de psychologue ne fournit pas une compétence dans le
domaine de la thérapie même si comme je le disais plus haut les connaissances
universitaires approfondies sont utiles devant la complexité des phénomènes
humains.
Avoir
appris des techniques d’entretien, être aguerri à l’observation de divers
problèmes mentaux ou encore connaître la liste des psychopathologies sont des
atouts certains, mais insuffisants pour l’exercice de la profession de
thérapeute qui requiert d’autres acquis et d’autres aptitudes.
Parmi
ces aptitudes et ces acquis, on compte l’expérience personnelle d’une démarche
thérapeutique où le futur thérapeute s’est préalablement lui-même confronté au
processus de sa croissance intérieure. À elle seule, cette expérience est capitale
pour prétendre avec sérieux proposer une démarche similaire à d’autres.
Pour
devenir un praticien, il lui faut donc avoir durablement consulté un
psychanalyste, un thérapeute, voire même plusieurs. Cette démarche personnelle
est un passage obligé pour prendre conscience de ce qui se passe dans un
fonctionnement psychique.
Faire
l’expérience de son propre appareil psychique et la conscience de soi qui en
découle est garant pour autrui de quelqu’un qui a déjà parcouru le terrain. Seul celui qui un jour s’est fait
courser par un ours et peut encore le raconter sait de quoi il parle.
La
démarche thérapeutique personnelle s’impose donc comme un élément essentiel de
la formation du thérapeute.
Cette
thérapie personnelle est la base de la compréhension réelle du processus de
changement et ne peut être remplacée de l’extérieur sous la forme de lectures,
de cours théoriques ou de stages d’observation. Bien entendu, comme dit plus
haut, les lectures, les cours théoriques et les stages sont néanmoins
nécessaires.
[1] La
congruence est la capacité du thérapeute à être qui il est vraiment dans une relation véritablement authentique.
Il communique ses prises de conscience issues de sa propre expérience avec
sincérité.
[2] La pensée divergente est un processus ou
une méthode de pensée utilisée pour
produire des idées créatives en envisageant de nombreuses solutions
possibles.
[3] L’alliance
thérapeutique ne se commande pas. Elle s’instaure d’elle-même au bout de
quelques séances ou ne s’instaure pas. Le langage populaire dévoile une fois de
plus sa sagesse : « ça colle ou ça ne colle pas ».